Absence de moyens pour l’inclusion, pressions hiérarchiques, effectifs dans les classes, injonctions pédagogiques, absence de remplacement… Les personnels des écoles sont en souffrance.
En déposant des alertes sociales partout en France, la FSU-SNUipp met le Ministère face à ses responsabilités et exige des réponses fortes.
Si ces dernières ne venaient pas, elle annonce d’ores et déjà qu’elle mobilisera les PE et les AESH pour obtenir une amélioration significative des conditions de travail des personnels du premier degré.
Résultats de la campagne « J’alerte ! »
Fin novembre 2023, la FSU-SNUipp lançait une consultation auprès des personnels des écoles.
Plus de 4 200 personnes de tous les départements y ont répondu. Parmi ces réponses, plus de 3 000 témoignages écrits montrent une école en manque de moyens et de reconnaissance. Le constat est sans appel : les conditions de travail continuent de se dégrader avec une perte de sens du métier particulièrement prégnante.
Synthèse ci-dessous :
Lancement de la campagne « J’alerte ! »
La dégradation continue des conditions de travail met les PE, PsyEN et AESH, en souffrance. La FSU-SNUipp lance une plateforme de témoignage et mobilisera les personnels pour obtenir des améliorations concrètes.
Les conditions de travail se dégradent depuis plusieurs années dans le premier degré. Entre l’absence de moyens, notamment pour l’inclusion, les pressions hiérarchiques, les effectifs surchargés, les injonctions pédagogiques et le manque de remplaçant
es, les personnels des écoles, PE, PsyEN et AESH, sont en souffrance.Face à cette situation critique, les sections départementales de la FSU-SNUipp ont pris l’initiative de déposer 102 alertes sociales fin novembre, partout en France, afin de porter ces problématiques devant les IA-DASEN.
Mais l’administration ne semble pas prendre la mesure de la situation. Dans les départements, les autorités renvoient largement les problèmes au manque de moyens imposé par le Ministère. Le Ministère, dans le même temps, ne propose aucune amélioration concrète lors des réunions sur les conditions de travail.
C’est pourquoi le syndicat lance la plateforme J’ALERTE : un espace dédié aux personnels des écoles, qui permet de témoigner en quelques clics des difficultés et de la réalité du terrain.
Enseignant
PRENEZ LA PAROLE ! Témoignons pour alerter sur la réalité de l’école
https://j-alerte.fr/
Consulter les premiers témoignages : https://temoignages.j-alerte.fr/
Un constat implacable
Depuis de trop nombreuses années, les personnels des écoles sont malmenés.
Le manque criant de PE et d’AESH rend les conditions d’accueil des élèves de plus en plus compliquées. L’inclusion se fait à marche forcée sans moyens réels pour mener à bien l’ambition d’une école pour toutes et tous.
Les enseignant
es spécialisé es manquent pour soutenir les équipes, les PE ne bénéficient plus d’assez de formation continue, les places en établissement spécialisé sont insuffisantes… Dans certains départements, c’est près de 1000 places qu’il manque pour scolariser les élèves qui ont une orientation spécifique.Les AESH ne sont pas considérées à la hauteur de leur tâche. Exerçant sous statut précaire, leur rémunération est notoirement insuffisante et leur formation indigente.
Dans le même temps, par manque de moyens humains, l’institution ne parvient pas à remplacer tous les personnels absents. Les conséquences sont dramatiques pour les élèves qui perdent des jours et parfois même des semaines entières d’école. Pour les PE, c’est la formation continue qui disparaît.
A cela s’ajoutent des injonctions permanentes accompagnées parfois de pressions hiérarchiques, des droits des personnels souvent bafoués (absences, mobilité, formation…), le manque de temps pour les directrices et directeurs…
Dans ce contexte, l’annonce de 1 709 suppressions de poste au budget 2024 sonne comme un déni du réel, une non reconnaissance des difficultés et des besoins.
L’alerte sociale déposée en Lot-et-Garonne
Monsieur l’IA-DASEN,
Voici les motifs qui nous amènent à déposer cette alerte sociale :
Conditions de travail
Les agent
es de l’éducation nationale subissent une évolution du métier et des conditions de travail dégradées. Les enquêtes nationales successives montrent un climat détérioré. Ces métiers ne sont plus attractifs.École inclusive sans moyens, dégradation des relations au travail, manque de personnels, injonctions ministérielles, vétusté du bâti scolaire,… les signalements inscrits dans les RSST, les signalements DGI sont en constante augmentation,explosent, sans que l’institution n’apporte de réponse à la hauteur des difficultés rencontrées par les élèves comme par les personnels.
Les équipes, sans formation spécifique, sont souvent laissées seules pour trouver des solutions.
La FSU-SNUipp réclame des décisions urgentes :
- Pour des moyens supplémentaires permettant de travailler dans des conditions sereines (effectifs / rased / remplaçant.es …)
- Contre les restrictions des droits des personnels (temps partiels / formation / remboursement de frais …) et des droits syndicaux (participation aux stages notamment, …)
- Pour une hiérarchie en soutien et qui protège les équipes
- Pour l’amélioration des conditions de travail des AESH
- Contre la perte de sens du métier d’enseignant es, avec la fin des injonctions contradictoires, des tâches chronophages et des réunions hors temps de travail qui débordent des 108h.
Inclusion des élèves en situation de handicap
Si la loi de 2005 a permis une évolution sociétale et une amélioration de la prise en compte des élèves en situation de handicap, cette ambition ne s’est pas accompagnée des moyens suffisants. C’est aujourd’hui une source de travail empêché altérant les conditions d’enseignement pour les élèves comme les conditions de travail des enseignant
es et des AESH. Les équipes se retrouvent seules et sans formation pour gérer comme elles le peuvent l’inclusion des élèves en situation de handicap.La FSU-SNUipp demande :
- Une augmentation du nombre de places dans les établissements spécialisés
- Une formation continue de qualité sur le handicap pour tous les personnels
- L’augmentation du nombre d’enseignant es spécialisé es, PsyEN, infirmièr es et médecins scolaires, enseignant es référent es, enseignant es surnuméraires.
Dialogue social départemental
Depuis quelques années, la loi de transformation de la fonction publique a amplifié les difficultés de dialogue social.
Pourtant, si les sujets de gestion collective ont été retirés des attributions des CAPD, rien n’interdit les échanges à ce sujet.
La FSU-SNUipp demande que la communication de tous les documents nécessaires au travail des représentant es des personnels et la réunion d’audiences et de groupes de travail soit facilitée, afin d’améliorer le fonctionnement du service public d’éducation comme le respect des droits des agent es, dans le respect des prérogatives de chacune et chacun.