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La FSU a rencontré la nouvelle Secrétaire d’État en charge de l’Éducation prioritaire le 11 octobre 2020, pour présenter ses principales revendications, et Nathalie Élimas n’avait alors rien livré de ses pistes de travail. Le 19 novembre dernier, une réunion bilatérale avec le cabinet de la secrétaire d’état s’est tenue à la demande du ministère. La très courte présentation sur le site du ministère n’apporte que peu de précisions mais confirment l’idée d’un changement de cap pour l’EP : Il y aurait ainsi, pour chaque école, collège, lycée professionnel ou général et technologique, « allocation progressive des moyens » en fonction d’indicateurs encore très flous. Ont été annoncés à la FSU, des critères nationaux : À noter que les 3 derniers critères faisaient partie des critères retenues en 2014, seul le critère "taux de redoublement en 6e" étant écarté. Mais ont également été évoqués des critères locaux, élaborés au niveau des recteurs, « au plus près des territoires »… Les contrats locaux d’accompagnement sont des contrats d’objectifs, ils comporteraient des « objectifs pédagogiques », et des objectifs d’accompagnement des personnels. Les REP+ devraient perdurer. Les cités éducatives doivent se développer : dans l’article du Parisien, Nathalie Elimas évoque le déploiement de 120 cités éducatives supplémentaires. La secrétaire d’Etat évoque également dans son interview du 22/11/2020 au Parisien des « bureaux d’aide rapide » (BAR) pour permettre une aide aux devoirs à distance dans le cadre du dispositif « devoirs faits »… mais en distanciel. Ces annonces signent la possible fin, à la rentrée 2022, du label REP. Au-delà d’un manque d’ambition affiché pour la réussite scolaire des élèves des réseaux actuels, elles marquent la fin d’une politique d’Éducation prioritaire identifiée, en dehors des REP+ (eux-mêmes appelés à se confondre avec les « cités éducatives »). Sauf à être augmentés, les moyens dédiés aux réseaux actuels d’Éducation prioritaires seraient amoindris car répartis sur un nombre augmenté d’établissements et d’écoles (zones rurales, partiellement écartées en 2014 notamment par le critère « QPV »…). D’autant plus que les établissements privés pourraient être concernés. Sous couvert de prendre en compte les « écoles orphelines » et certains lycées dont les lycées professionnels, l’organisation en réseaux disparait au profit de contractualisations locales, d’établissement et d’école. Les annonces révèlent que les moyens attribués de manière « progressive » seraient conditionnés à des objectifs à atteindre, dont des objectifs pédagogiques, ce qui dans le 1er degré renvoie notamment au pilotage par les évaluations nationales standardisées. On peut donc légitimement craindre un renforcement du contrôle des pratiques enseignantes et du resserrement sur les « fondamentaux », avec la tentation de donner un nouveau rôle aux directeurs-trices d’école… Au-delà de l’appellation problématique « BAR », la Secrétaire d’État évoquant les « devoirs faits à distance » confirme le renvoi sur des dispositifs extérieurs à l’école de l’aide aux élèves rencontrant des difficultés, pour les établissements et écoles ne bénéficiant pas de moyens supplémentaires.
Expérimentation pour 2021
Des critères nationaux… mais également locaux !
Par ailleurs…
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