Le SNUipp dénonce l’annonce, par voie de presse, sans aucune consultation des personnels ou des syndicats, de l’extension du dispositif CLAIR aux écoles ; C’est faire peu de cas de l’engagement et de l’expérience des enseignants travaillant en zone d’éducation prioritaire !
La reconnaissance bien tardive par le ministère du rôle et de l’importance de l’école primaire pour favoriser la réussite scolaire ne peut cacher de nombreuses inquiétudes :
- Quel sort est réservé aux écoles en RAR et RRS ?
- Que sera le devenir des coordonnateurs de réseaux ?
- Qui pilotera le dispositif ?
- Quel sera l’avenir des maîtres surnuméraires et des enseignants référents ?
Il dénonce également la mise en place du système de postes à profil qui pourrait l’accompagner.
Si le ministère affirme que ni les directeurs d’école, ni les IEN ne recruteront les enseignants, le SNUipp s’inquiète d’une possible dérégulation en matière de gestion des personnels.
Il regrette aussi l’effacement de la notion de réseau présente en RAR ou RRS et l’absence de proposition concrète au niveau pédagogique.
Alors que la politique de l’éducation prioritaire devrait être une des priorités de notre système éducatif, le ministre serait bien inspiré de suivre les préconisations du récent rapport de la DGESCO sur les RAR.
Celui-ci pointe entre autres que "la mobilisation des équipes, notamment des enseignants, sur des dimensions plus éducatives a permis d’apaiser notablement le climat scolaire".
Le SNUipp partage certaines conclusions du rapport. Oui, les maîtres supplémentaires sont un facteur d’efficacité et de meilleure prise en charge des élèves en difficultés, oui la formation et le travail en équipe y compris entre les écoles et les collèges sont indispensables, oui, les enseignants-référents jouent un rôle important dans le fonctionnement de ces réseaux.
Ces leviers doivent être réaffirmés, consolidés et reconnus au sein de toute l’éducation prioritaire notamment dans les RRS.
Le SNUipp refuse que cette extension des CLAIR soit un prétexte au démantèlement complet de l’éducation prioritaire.
Education prioritaire, quelques chiffres :
254 RAR : réseaux « ambition réussite » qui concernent les 254 collèges et 1 690
écoles, soit près de 5% des collèges publics et des écoles publiques. Ils scolarisent environ 280 000 écoliers.
816 RRS : Les réseaux de réussite scolaire concernent quant à eux 823 collèges et 4 859 écoles soit 12% des écoles publiques. Ils scolarisent 702000 écoliers.
105 établissements en CLAIR : 77 collèges, 11 lycées et 17 lycées professionnels
Les moyens spécifiques pour l’éducation prioritaire
Les moyens supplémentaires consacrés à l’éducation prioritaire en 2010 s’élèvent à 1085 millions d’euros. Ils sont répartis de la façon suivante :
des taux d’encadrement plus favorables en personnels enseignants et de vie scolaire
(837,1 M€), soit 13 306 ETP(équivalents temps pleins) supplémentaires dont 7 565 dans le 1er degré, 5 066 dans le 2d degré et 676 CPE (conseillers principaux d’éducation) et en assistants d’éducation supplémentaires (présence de 3 704 AED supplémentaires) ;
des dispositifs indemnitaires particuliers (indemnités spécifiques : 101,2 M€) ; un
professeur touche une indemnité annuelle de 1155,60€, des dotations en crédits
pédagogiques et éducatifs plus importants (10,8 M€) ;
l’accompagnement éducatif, les stages de remise à niveau, les internats d’excellence, les lycées (135,9 M€).
Les personnels supplémentaires permettent d’avoir une moyenne de 21.75 en RAR,
22.23 en RRS alors qu’il est de 23.8 hors éducation prioritaire. Ils permettent aussi que les directeurs aient un temps de décharge plus grand en éducation prioritaire.
Résultats scolaires :
Pourcentage d’élèves ayant des acquis insuffisants en français en CM2 | Pourcentage d’élèves ayant des acquis insuffisants en mathématiques en CM2 |
---|---|
En RAR : 19.1% | En RAR : 31.5% |
En RRS : 12.9% | En RRS : 24.5% |
Hors Éducation Prioritaire : 5.8% | Hors Éducation Prioritaire : 11.7% |