L’OCDE a présenté mardi 7 décembre le résultat de l’enquête PISA 2009. La France reste relativement stable.
Luc Chatel en tire prétexte pour justifier la politique éducative et les choix budgétaires du gouvernement.
Pour le SNUipp PISA rappelle l’urgence de relever les défis des inégalités scolaires.
Enquête PISA 2009 : lien direct
Des élèves moyens en compréhension de l’écrit et pas si férus que ça de mathématiques, les résultats de l’enquête PISA 2009 placent la France en 22e position dans le ventre mou du classement des 65 pays ayant participé à l’enquête.
L’étude renouvelle aussi ce constat accablant mis notamment en exergue par les travaux des sociologues Baudelot et Establet à partir du PISA 2006, l’école française reste profondément inégalitaire avec des écarts qui se creusent entre forts et faibles, entre filles et garçons, entre enfants des milieux populaires et enfants des familles aisées (lire ci-après).
Le ministre de l’Education nationale veut voir dans ces résultats un signe encourageant pour la France.
La conférence de presse de l’OCDE n’était pas plus tôt terminée mardi 7 décembre que Luc Chatel commentait les résultats de manière rassurante.
Par exemple, la hausse de 4,5 point à 19,7% des élèves en difficulté justifie à ses yeux la politique engagée depuis 2007 qui s’appuie notamment sur « le recentrage sur les fondamentaux ».
Alors que les élèves Français arrivent en 27e position pour ce qui concerne la culture scientifique, il a également annoncé la présentation en janvier d’un plan pour l’enseignement des sciences, mesure qu’il avait déjà promise pour décembre.
Le ministre se rassure aussi en estimant que, finalement, la France obtiendrait des résultats comparables à ceux de ses voisins, argument que réfute l’accroissement des écarts entre forts et faibles et la hausse du nombre d’élèves en difficulté.
Relever le défi des inégalités scolaires
De son côté, le SNUipp note que les résultats des élèves Français « sont stables voire en petite progression en compréhension de l’écrit, en légère baisse en culture mathématique et scientifique ».
Il rappelle qu’en 2006 le ministère avait « plutôt dramatisé la place de la France jugée médiocre ».
Il ajoute aussi que « les politiques éducatives susceptibles d’avoir des effets relativement rapides et efficaces sur les résultats des élèves ne peuvent être ni guidées par des objectifs de restriction budgétaire, ni orientées par la mise à mal de la formation des enseignants comme c’est le cas actuellement en France ».
Le SNUipp souligne « les leviers identifiés par l’OCDE pour relever le défi des inégalités scolaires » : parcours scolaires sans redoublement, hétérogénéité des classes, effort de prise en compte des élèves en difficulté, formation professionnelle des enseignants de qualité…
« C’est désormais connu : les systèmes les plus efficaces sont les plus égalitaires ». Pour le syndicat, la présentation de PISA 2009 « indique donc qu’il est urgent d’agir pour la réussite de tous les élèves ».
L’ENQUÊTE PISA 2009
L’enquête PISA 2009 est centrée sur la maîtrise de la lecture (comme PISA 2000) mais inclut également des données sur les mathématiques (comme PISA 2003) et sur les sciences.
Sur les 28 millions d’élèves de 15 ans des 65 pays participants, environ 500 000 ont été choisis, soit entre 3 500 et 50 000 élèves par pays.
Outre les 2 heures de test les jeunes sont interrogés sur leur parcours, leurs habitudes d’apprentissage, leur motivation, le climat scolaire…
PISA 2009
Les « montées » dans le classement de certains pays résultent de l’amélioration des performances des élèves les plus faibles, ce qui confirme que les systèmes les plus performants sont les plus équitables.
Comme dans les précédentes enquêtes les résultats des filles sont très supérieurs en lecture, légèrement inférieurs en mathématiques, équivalents en sciences.
Et la France ?
Sur les 3 domaines, la France se situe à la moyenne des pays de l’OCDE.
Si la part des élèves les plus performants a légèrement augmenté, c’est aussi le cas de la part des élèves les plus faibles. Les écarts entre les filles et les garçons s’accroissent, l’impact du milieu socio-économique et de l’origine sur la performance restent plus importants qu’ailleurs.
Les mesures des effets de la scolarisation en maternelle sont positives, à l’inverse du redoublement. L’étude fait aussi apparaître une détérioration du climat scolaire et de la discipline.
Compréhension de l’écrit
Comme pour l’ensemble des résultats de PISA, « les meilleurs sont excellents et les plus faibles sont très faibles ».
La part des élèves les moins performants a augmenté de 5% et l’écart entre les filles et les garçons est passé de 29 à 40 points en faveur des filles. La moyenne des élèves français est de 496 pour une moyenne de l’OCDE à 493.
Culture mathématique et scientifique
Exactement dans la moyenne des pays de l’OCDE (497 contre 496), les élèves français ont vu leur performance diminuer de 14 points en mathématiques et rester stable en culture scientifique (498 contre 501).