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Pour une école qui change : se rassembler, se syndiquer !
 Mis en ligne en août 2023
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Pour la rentrée 2023, « Une école qui change à vue d’œil ! ». Voilà ce que promettait en avril dernier Emmanuel Macron agitant sa baguette magique pour dresser la liste des transformations à venir dès septembre telle une liste de courses : l’amélioration des remplacements, la revalorisation des salaires des enseignants, la demi-heure quotidienne de sport à l’école et l’instauration d’une heure hebdomadaire de soutien scolaire au collège.

Évidemment cet été, les décrets, arrêtés, notes de service et circulaires ont été publiés les uns après les autres pour la mise en place de cette nouvelle école du « Pacte », dont on nous a tant rebattu les oreilles en juin dans l’intention de nous embrigader.

Dans la circulaire de rentrée, signée de la main de notre ancien ministre, désormais nommé « ambassadeur, représentant permanent de la France auprès du Conseil de l’Europe », notre gouvernement ne rechigne pas à employer des mots consensuels pour définir son projet établi de longue date d’affaiblissement de l’École Publique, avec l’émergence de nouveaux concepts mais toujours la même stratégie pour convaincre l’opinion publique au détriment de vraies réformes.

Mais une école qui instruit avec ambition n’est pas une école qui impose des méthodes pour restreindre davantage les pratiques pédagogiques. Les pratiques managériales ont envahi tout l’espace professionnel : moyens pour l’école et indemnités au mérite distribués aux écoles et aux personnels par le Conseil National de la refondation et le Pacte, Plan maternelle, Conseil Académique des Savoirs Fondamentaux, élargissement des évaluations nationales au CM1 et à la 4e, inclusion sans moyens.

Une école qui émancipe n’est pas une école qui prône le pilotage par les évaluations et l’individualisation de la prise en charge de la difficulté scolaire au détriment du collectif classe, outil essentiel aux apprentissages de toustes. Ce n’est pas une école de la sélection et du triage d’élèves et de la stigmatisation de l’échec scolaire.

Une école ambitieuse qui protège n’est pas une école où les enseignants et les psychologues scolaires voient leur charge de travail et leur souffrance s’accroître, où les AESH sont payées misérablement. Ce n’est pas une école qui se dissimule derrière des parcours individualisés pour reporter sur les enseignant.es la responsabilité d’une prise en charge défaillante. Ce n’est pas une école qui souvent contraint à supporter des conditions de travail insupportables et non respectueuses des élèves accompagné.es et où les dispositifs spécifiques et l’enseignement adapté sont démantelés.

Alors que nous sommes engagés avec vigueur l’année scolaire dernière dans la lutte contre la réforme des retraites, notre mobilisation contre sa politique éducative peine à prendre de l’ampleur.

C’est en défendant fermement la qualité du service public d’éducation et en promouvant notre vision d’une école émancipatrice pour tous, auprès de nos collègues, des médias et des familles, que nous deviendrons de véritables opposants aux courants politiques libéraux. En recréant des collectifs pour collaborer en tant qu’experts dans notre domaine, en nous appuyant sur la liberté pédagogique inscrite dans la loi mais souvent bafouée, en redécouvrant la recherche et les pratiques éducatives populaires, nous pourrons résister collectivement et imposer un front de contestation.

Nous ne sommes pas sans ressources : il est urgent de nous rassembler !

Guillaume Arruat, Mathieu Couderc, Jacinthe Fischer, Audrey Paillé, Élodie Palpant, Christophe Portier, Jean-Claude Soret, Sandrine Tastayre et Sandra Tuffal.