La crise énergétique, après la crise du covid, s’est invitée avec fracas dans le débat en cours sur le budget 2023. Elle bouscule le gouvernement et sa ligne austéritaire : moins de dépenses publiques, et moins d’impôt pour les plus riches.
Celui-ci a certes consenti à la poursuite d’un bouclier tarifaire censé contenir la hausse des prix ; mais il refuse toute taxe des superprofits, et annonce passer du « quoi qu’il en coûte » au « combien ça coûte ». Les économies se feront surtout sur le dos des chômeurs et des retraités, à travers des réformes qui s’annoncent délétères. Nulle trace, enfin, des investissements publics massifs pourtant nécessaires pour la bifurcation écologique et sociale de l’économie.
Dans ce débat, nous reviendrons sur les orientations délétères du budget gouvernemental, mais aussi sur nos propositions avec Dominique Plihon, Ophélie Vildey et Vincent Drezet, auteurs de la note sur le financement de la bifurcation, et Jean-Philippe Gasparotto (CGT Caisse des dépôts, collectif pour un pôle public financier).
Face à cette impasse néolibérale, un autre budget est pourtant possible. Attac le montre dans une note sur le financement de la bifurcation écologique et sociale (voir ci-dessous). Pour investir massivement dans la transformation nécessaire de notre économie, les moyens existent et sont mobilisables. Les mettre en œuvre suppose de rompre avec les dogmes de l’économie de l’offre, les cadeaux fiscaux et l’orthodoxie monétaire. Et de se doter de nouveaux outils, comme un pôle public financier à même de répondre à l’ampleur des urgences écologiques et sociales.