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Pour une inclusion et une scolarisation adaptées aux besoins de chaque élève
 Mis en ligne le 13 février 2025
 Modifié le 11 avril 2025
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Bilan de la consultation du SNUipp

« Le service public d’éducation (…) reconnait que tous les enfants partagent la capacité d’apprendre et de progresser. Il veille à l’inclusion scolaire de tous les enfants, sans aucune distinction. » (Code de l’éducation)

Si les personnels des écoles (PE, AESH, PsyEN) partagent largement cette ambition, force est de constater que les moyens manquent cruellement sur le terrain pour y parvenir.

Du 20 mars au 6 avril 2025, La FSU-SNUipp a donné la parole aux personnels et les a invité à choisir les priorités à mettre en place pour améliorer l’accueil et la scolarisation de l’ensemble des élèves.
Avec plus de 67 000 répondantes en deux semaines, c’est plus d’un personnel sur cinq qui s’est emparé de la consultation. Cette participation record est la preuve que l’inclusion est un sujet central pour la profession et une préoccupation majeure dans les écoles. De fait, l’école inclusive est une réalité à laquelle chaque enseignante et enseignant se trouve désormais confronté régulièrement au cours de sa carrière.

Les personnels ne demandent pas des ajustements à la marge : cʼest un changement radical
de cap quʼils réclament pour lʼécole inclusive. Leur parole doit être entendue.
Ce quʼexpriment les personnels, cʼest quʼils souhaitent continuer à accueillir tous les élèves,
mais pas dans les conditions de maltraitance institutionnelle actuelles. Lʼinclusion ne peut plus
être une vitrine politique. Elle doit devenir une réalité concrète, avec des moyens à la hauteur.
LʼÉtat doit enfin prendre ses responsabilités : la FSU-SNUipp appelle solennellement le
gouvernement à organiser des États généraux de lʼinclusion, réunissant ministère,
organisations syndicales représentatives des personnels, associations et parents dʼélèves.
Cette exigence sera portée par la FSU-SNUipp auprès de lʼexécutif, de lʼAssemblée nationale et
du Sénat.
Lʼécole inclusive ne peut rester une promesse trahie. Elle doit devenir une promesse tenue.

Invités à choisir parmi 7 propositions, les participantes ont majoritairement opté pour 3 mesures qui leur paraissent prioritaires pour améliorer l’école inclusive :

  • Ouvrir davantage de places dans les établissements spécialisés. Confrontées dans leurs classes à des situations individuelles parfois très difficiles, près de 70% des répondantes en font une priorité. Cette forte demande fait écho au manque flagrant de places dans les établissements médico-sociaux et dans les dispositifs ULIS : en 2024, 24 000 enfants qui devaient être scolarisés en IME ou ITEP se sont ainsi retrouvés en classe ordinaire faute de place. Sans accompagnement ni moyens adaptés pour compenser ce manque, familles, enseignantes et AESH se retrouvent souvent très démunies. L’ouverture de places dans les établissements spécialisés n’est pas une remise en cause de l’inclusion : c’est une condition de sa réussite. Elle permet de garantir un parcours réellement adapté à chaque élève, dans le respect de ses besoins et de ceux de la communauté éducative.
  • Plus de 65 % des personnels plébiscitent le recrutement d’AESH et la reconnaissance de leur métier. Ce chiffre met en lumière une double problématique au sein des écoles. D’une part, le fait que bien que 132 000 AESH soient actuellement en poste, leur nombre demeure largement insuffisant pour répondre aux notifications émises par les Maisons départementales des personnes handicapées (MDPH), laissant ainsi des dizaines de milliers d’élèves sans accompagnement adapté. Ce chiffre souligne également l’urgence de reconnaître pleinement un métier qui constitue un maillon essentiel de l’école inclusive aujourd’hui. Les AESH doivent sortir de la précarité : cela passe par la création d’un véritable corps de la Fonction publique, incluant une formation professionnelle reconnue, une rémunération décente et des perspectives d’évolution claires.
  • La baisse des effectifs de classe arrive en 3e position de cette consultation, ils constituent de fait un levier important pour l’inclusion des plus fragiles, qui demandent une attention particulière de la part des équipes éducatives. Une majorité de répondantes placent cette mesure parmi les priorités. Avec des effectifs moyens qui restent supérieurs aux standards de nos voisins européens, et alors que près de 5 000 fermetures de classe viennent d’être actées sur l’ensemble du territoire, les personnels s’inquiètent légitimement d’une orientation politique et budgétaire qui ne va pas dans le sens d’une école plus qualitative. La réduction des effectifs n’est ni un luxe, ni une demande corporatiste : c’est une nécessité pédagogique et humaine pour mettre en pratique des conditions d’apprentissages plus favorables pour toutes et tous.

Intersyndicale départementale

Pétition et réunions publiques initiées par l’intersyndicale éducation 47 : FSU 47, CGT Éduc’action 47, FNEC-FP-FO 47
À l’occasion du 20e anniversaire de la loi du 11 février 2005 pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées, les organisations syndicales du Lot-et-Garonne dressent le constat que notre département, l’école inclusive n’en a que le nom.

Nous condamnons la logique ministérielle visant à renvoyer aux élèves, aux familles et aux personnels la seule prise en charge de la gestion du handicap à l’école mais également la responsabilité de l’échec de l’inclusion en milieu ordinaire alors que c’est aux pouvoirs publics de proposer des solutions diversifiées avec tous les moyens nécessaires à une scolarisation réussie.

Une école inclusive sans moyens ne peut exister, c’est pour cela que nous, signataires de la pétition ci-dessous, exigeons :

  • Un statut de fonctionnaire et un vrai salaire pour les AESH ;
  • Le recrutement et la création d’une brigade de remplaçantes AESH ;
  • L’abandon des PIAL (Pôle Inclusif d’Accompagnement Localisé) et des PAS, structures chargées d’organiser la mutualisation des moyens - comprendre la destruction de l’accompagnement ;
  • La défense de l’enseignement spécialisé et adapté ;
  • La restructuration du RASED (réseau d’aides spécialisées aux enfants aux élèves en difficultés) notamment par le recrutement de psychologues scolaires et d’enseignantes spécialisées ;
  • Le rétablissement de la certification des enseignantes spécialisées avec toutes les options : CAPA-SH ;
  • Le maintien et la création des places dans les Établissements Sociaux et Médico-Sociaux (ESMS) - actuellement les familles doivent attendre au moins 2 ans avant d’avoir une place ;
  • Le retrait du décret visant à généraliser l’externalisation des ESMS

Pétition

Réunions publiques

AGEN Je. 20 mars 20h00 Rotonde du stadium
MARMANDE Ma. 08 avril 20h00 Salle Beyssac
VILLENEUVE/LOT Je. 10 avril 20h00 Maison de la Vie Associative

Webinaire national du SNUipp

Replay webinaire
20 ans après la mise en place de la loi handicap, la FSU-SNUipp a organisé un webinaire sur la question de l’inclusion à l’école afin de dresser un état des lieux mais également proposer des solutions afin d’améliorer le système avec les chercheurs Yves Reuter et Alexandre Ployé.
A travers l’intervention de chercheuses et chercheurs sur la question, le syndicat met en lumière différents points de vue et propose des pistes d’amélioration du système. Une école émancipatrice pour toutes et tous, tel est l’enjeu de l’école inclusive. Si les principes généreux fixés par la loi de 2005 sur le handicap restent largement partagés par toutes et tous, il n’en reste pas moins que la mise en application de la loi sans moyens reste reste très problématique à l’école.
Au fil d’une décennie marquée par la présence toujours accrue des élèves dits à besoin éducatifs particuliers dans les classes ordinaires, jamais les pouvoirs publics n’ont manifesté une volonté politique à la hauteur de l’immense défi éducatif et humain proposé. Poursuite du démantèlement des RASED, empilement de textes et structures camouflant mal une stratégie de redéploiement de moyens, inclusion sans l’encadrement humain suffisant, sans formation ni accompagnement des personnels …
Tous les rapports le montrent, cette politique a eu pour effet de dégrader les situations d’enseignement et les conditions de travail dans les classes pouvant entraîner mal être voire souffrance des élèves et des personnels. Le revoir ici : https://youtu.be/c8lEue2edTk

Pour aller plus loin : Rapport de l’IGAS (texte complet ici : https://www.igas.gouv.fr/acte-ii-de-lecole-inclusive). Il est à noter que ce rapport, daté du mois d’août 2023, n’est publié qu’en mars 2025. Son analyse n’est donc pas centrée sur le contexte récent du système éducatif.

Tout comme le rapport de la cour des comptes de septembre 2024 relatif à l’école inclusive, ce rapport centre son analyse principalement sur l’accompagnement des élèves en situation de handicap, laissant pour compte les domaines de l’adaptation et de la prévention.
Le rapport est structuré en trois parties. La première fait un état des lieux de « L’acte I », la seconde pointe les limites aux ambitions d’une école plus inclusive et la troisième dégage un ensemble de 26 recommandations.
La lecture de ce rapport abonde les inquiétudes premières déjà formulées par la FSU-SNUipp quant au déploiement de l’acte 2 de l’école inclusive. Les PAS, colonnes vertébrales de cette dynamique, déployés sans un bilan objectif des PIAL, deviendraient les nouveaux outils de gestion comptable des ressources humaines en pénurie. Ils mêleraient les structures du secteur médico-social, asséchées par des baisses drastiques de moyens, ainsi que celles de l’éducation nationale dont nous connaissons les réalités, dans un “mille feuille” illisible de dispositifs et personnels.
La FSU SNUipp a engagé le travail pour faire son propre bilan des expérimentations en cours et à évaluer leurs effets sur les conditions d’apprentissage des élèves et les conditions de travail des enseignant⋅es spécialisé⋅es, des AESH et des psy EN.