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Résultats de l’Enquête Aide Personnalisée : 18 625 réponses
 Mis en ligne en juin 2012
 Modifié le 6 juin 2012
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En cette fin d’année, le SNUipp-FSU a organisé la grande enquête
Aide personnalisée : opération vérité.
Ci-dessous, lire les principaux enseignements…

Dix questions pour faire le point sur un dispositif controversé, et qui a bousculé le fonctionnement des écoles.

Les enseignants des écoles ont été invités par le SNUipp-FSU à remplir un questionnaire en ligne sur le fonctionnement de l’aide personnalisée dans leurs classes.
Après une première enquête conduite en 2009, il est temps de faire le point sur cette mesure mise en place par Xavier Darcos pour venir en aide aux élèves en difficultés, et qui suscite toujours doutes et interrogations.
Le dispositif devait, selon ses promoteurs, permettre de diviser par trois l’échec scolaire en cinq ans.
L’objectif, à l’évidence, est bien loin d’être aujourd’hui atteint. En revanche, il a déstabilisé l’école en profondeur, tant dans ses rythmes que dans son organisation pédagogique.

Les principaux enseignements :
Huit enseignants sur dix ne sont pas ou sont peu satisfaits de l’efficacité de l’aide personnalisée (AP).

Le profil des élèves concernés par l’aide personnalisée peut être différent : 70,4 % des enseignants prennent en charge des élèves avec des difficultés légères, 56,65 % ceux avec des difficultés lourdes également.

44,2% des enseignants jugent que certains élèves bénéficiant de l’aide personnalisée auraient besoin de RASED mais ne sont pas pris en charge.

En somme, le dispositif entretient une confusion des genres sur la nature de l’aide :

  • D’un côté, des difficultés « ordinaires » liées à l’acte d’apprendre pour lesquelles l’aide personnalisée peut proposer des remédiations passagères parfois utiles.
  • De l’autre, des difficultés spécialisées (attitude envers à l’activité scolaire, manque d’attention…) de la compétence (psychologique, rééducative, pédagogique) des seuls RASED, pour qui l’aide personnalisée est jugée sévèrement.

60 % des enseignants gèrent l’aide personnalisée au niveau de leur classe, 10 % seulement au niveau du cycle. L’aide personnalisée n’entraîne pas le travail en équipe au sein de l’école. Alourdissant la journée, le dispositif a même réduit les temps d’échanges et de réflexions collectifs dans beaucoup d’écoles.

La maîtrise de la langue (62 % français, 57 % lecture, 42 % langage oral) et les mathématiques (81%) constituent les principales activités proposées par les enseignants lors de l’aide personnalisée.
Le petit groupe permet de mener des actions pédagogiques diversifiées : 61 % des enseignants utilisent l’aide personnalisée pour « revenir en arrière » (pour combler des lacunes), 53 % pour soutenir pendant l’apprentissage, 47 % pour entrainer, automatiser et systématiser les apprentissages. L’anticipation (préparer avant l’apprentissage) est moins pratiquée (29%).

Parmi les effets positifs pour les élèves, 54,52% des enseignants estiment que l’aide personnalisée permet avant tout de « créer une relation de confiance avec l’enseignant ». 57 % de ceux qui exercent en maternelle remarquent que les élèves ont « la possibilité de mieux s’exprimer en petits groupes »
Parmi les effets négatifs, la surcharge de la journée pour des élèves déjà fragiles scolairement est clairement citée par les enseignants : l’allongement de la journée de classe (80 % des enseignants), la fatigue (66%) suivis par les doutes sur l’efficacité durable de l’aide ( 42%).
Parmi les effets positifs pour les enseignants, 48,72 % sont satisfaits de « travailler avec un petit groupe d’élèves », 40,98 % estiment que cela leur permet de « mieux connaître chaque élève », 39,15% apprécient de pouvoir « travailler autrement ».
Parmi les effets négatifs, des journées allongées (73 % des enseignants) générant manque de temps pour bien travailler au sein de l’école ( 64%) et fatigue ( 61 %) sont majoritairement citées par les enseignants.

Si l’aide personnalisée montre très clairement ses limites face au noyau dur de l’échec scolaire, les enseignants ne se résignent pas au fatalisme. Ils dessinent des pistes d’évolutions afin que la lutte contre la difficulté scolaire trouve des rythmes, des formes et des contenus adaptés aux besoins des élèves :

  • Concernant les dispositifs particuliers qui s’adressent aux difficultés qui dépassent l’expertise professionnelle des enseignants de la classe, 53% d’entre eux souhaitent en priorité un renforcement de la place et du rôle des RASED. Cette aide spécialisée doit retrouver ses moyens d’agir.
  • Concernant les actions pédagogiques qui s’adressent aux difficultés « ordinaires », les enseignants plébiscitent la possibilité de construire des aménagements diversifiés et adaptés à leur école : 37 % souhaitent en priorité des effectifs moins chargés, 34 % « travailler avec plus de maitres que de classes », notamment pour mettre en place de petits groupes d’élèves au cours de la journée de classe ou co-intervenir à deux dans une classe.
  • Les enseignants estiment aussi qu’il est urgent que l’institution reconnaisse un certain nombre de missions qu’ils effectuent au service de la réussite des élèves en dehors de leur temps de service réglementaire.
    C’est ainsi que 43 % d’entre eux pensent qu’en priorité, le temps de l’aide personnalisée pourrait être utilisé pour la concertation professionnelle, le travail en équipe et la rencontre des familles. 30 % souhaitent en priorité que ce temps ainsi dégagé permette de créer des espaces de formation initiale et continue.

Lire aussi sur le site national du SNUipp-FSU :