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Pour avoir une photographie du niveau général des élèves, les évaluations par panel suffisent. Évaluer l’ensemble des élèves sans exception relève d’un autre objectif : celui de « piloter » ce qui se joue dans les classes « de l’extérieur », avec des indicateurs chiffrés que les enseignant
es sont ensuite poussé es à faire évoluer. Or ce type de pilotage est délétère, les modèles anglo-saxons le démontrent. Les chiffres finissent par prendre le pas sur la réalité des savoirs à construire, sur la réalité des enjeux pédagogiques, sur la réalité de la vie quotidienne des classes.Depuis la généralisation de ces évaluations, les Professeur
es des écoles ne sont plus soutenu es dans leur travail, mais de plus en plus malmené es par l’institution dont le regard est fixé sur les indicateurs et les items des évaluations au détriment des savoirs. Selon le CNESCO (Centre National d’Etudes des Systèmes Scolaires), ce sont pourtant les évaluations conduites au plus près des apprentissages dans les classes qui sont le plus utiles aux progrès des élèves.Ces évaluations normatives imposées dès 6 ans – deux fois par an au CP – puis à chaque rentrée tout au long de la scolarité, génèrent par elles-mêmes des inégalités. Non seulement leur effet de « classement » est nocif, mais en focalisant sur ce qui est mesurable, elles créent des malentendus sur ce qu’il est important d’apprendre pour les enfants.
Pour les élèves, pour le métier enseignant, pour une école de la réussite de toutes et tous, il s’agit d’actionner tous les moyens pour bloquer ces évaluations.