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Depuis les années Blanquer, nous sommes habitué
Mercredi 16 avril au matin, l’ensemble des directrices et directeurs du département s’est vu présenter les programmes cycle 1 et 2 avec consigne de réunir un conseil des maîtres spécial « nouveaux programmes » avant les animations pédagogiques prévues en juin (3H en distanciel en amont des 3H en présentiel les mercredis 11 ou 18 juin). À l’heure où nous écrivons ces lignes, les nouveaux programmes de cycle 3 ne sont toujours pas consultables au BO de l’éducation nationale, alors qu’ils étaient annoncés pour un parution au 17 avril. Quid de leur présentation aux directeurs trices et des conseils des maîtres afférents ? Le MEN semble sous-entendre que les enseignants de C3 seront plus autonomes…puisque les IEN ne donnent pas d’ordre pour leur présentation.
Dépassement des heures institutionnelles
D’abord les heures faites par les directrices et directeurs avec ce rajout de réunions de présentation.
Pour l’ensemble des collègues, on chamboule les animations pédagogiques avec annulation, interruption de ce qui était programmé ou en cours.
On voit bien ici les priorités de la formation professionnelle des professeur es des écoles.
Au quotidien, avec les réunions sur la pause méridienne, le temps de repas est souvent réduit à presque rien, en ajouter à ce qui déborde déjà dénote à quel point le travail accompli par la base est déconsidéré.
Période 5, idéale non ? Puisqu’on ne fait rien sûrement …
Nous avons connu l’an dernier les réunions de début juillet pour la mise en place d’un dispositif fluence soit-disant « clé en main » dès le premier jour de la rentrée. Les programmes sont présentés comme limpides et fonctionnels : alors à quoi bon mobiliser le précieux temps des équipes pour se les « approprier » et rogner sur les animations pédagogiques programmées ? Nous savons lire, une version papier devrait permettre de les comprendre.
Loi Rilhac, c’est cadeau, ça permet tellement de dérives
Certain
La FSU-SNUipp47 rappelle à celles et ceux qui souhaiteraient s’emparer de ce rôle, de ne pas confondre autorité fonctionnelle et autorité tout court. Seul e l’IEN est un e supérieur e hiérarchique direct pour un ݇e professeur e des écoles.
Sur le fond…du fond
Cette précipitation à mettre en œuvre les nouveaux programmes interroge d’un point de vue pédagogique, si tant est qu’il y ait encore une place réservée à la réflexion, au sens et à la cohérence dans l’exercice du métier.
Comment les mettre en place en CE1 si les pré-requis n’ont pas été abordés en CP ?
Par exemple, sur les fractions et nombres décimaux avec les CE2 alors que ce n’est pas vu en CE1 dans les programmes actuels ?
Ritualisation ou mécanique ?
À raison de dix problèmes par semaine en cycle 2, ces nouveaux programmes sont énormément axés sur des activités ritualisées. Soi-disant, construits du point de vue de l’élève… De la maternelle au cycle 3, répéter les mêmes rituels. L’épanouissement de l’élève n’est donc plus au programme, ce qui compte c’est la répétition, les mécanismes.
En somme, le métier d’enseignant e se résumera à former un réservoir de bon nes technicien nes qui sauront bien effectuer une tâche précise.
Et plus l’enseignement va se complexifier, plus le tri se fera, ce qui facilitera l’orientation. L’idée n’est pas de lutter contre les déterminismes sociaux. Le ministère de l’Éducation nationale assume de former des citoyen nes destiné es à obéir à une consigne d’exécution pour rentrer au plus vite en vie professionnelle… avec des contrats précaires…