
Avec la FSU, faire entendre la voix des PsyEN
Du 1er au 8 décembre, se dérouleront les élections professionnelles.
Bien qu’il s’agisse de la troisième édition pour les PsyEN, celles-ci seront très différentes de 2017 et 2018, où les psychologues avaient voté pour des listes constituées de psychologues.
En 2022, les psyEN voteront pour des listes regroupant plusieurs catégories (enseignants certifiés, agrégés, du supérieur, enseignants d’EPS, de lycée professionnel, CPE et psychologues).
Malgré la loi de transformation de la fonction publique qui a retiré certaines prérogatives au CAP, les élu-es FSU travaillent sans relâche à la défense et l’accompagnement des personnels, en particulier dans l’instruction des recours.
Le corps des PsyEN compte 8500 personnels environ, pour les deux spécialités confondues. C’est un “petit corps” au regard des autres catégories professionnelles présentes sur les bulletins de vote. La FSU a tenu à ce que les PsyEN EDA et EDO y trouvent toute leur place et puissent faire entendre leur voix.
Pari tenu puisque toutes les académies, sauf une où les titulaires sont rares, présenteront des candidatures de PsyEN.

ASH : austérité à tous les étages
Cette rentrée scolaire, malgré le changement de ministre, ne s’est pas différenciée des précédentes : recrutement de personnels contractuels, postes vacants, 2000 suppressions de postes à la rentrée 2023,…
Dans l’ASH, la rengaine est la même : RASED incomplets, manque de postes en établissements spécialisés, inclusion sans moyens nécessaires pour éviter de la souffrance au travail, sur-effectifs en ULIS, hors cadre règlementaire…
Sans prévention, ni prise en charge adaptée des élèves en grande difficulté scolaire, ni AESH pour accompagner l’élève, le « toutes et tous capables » est menacé.
L’absence d’une politique ambitieuse pour l’ASH est criante. Le collectif national unitaire RASED le déplore depuis de longues années.
La formation CAPPEI ne répond pas aux attentes du terrain sauf à vouloir faire des économies sur l’adaptation scolaire.
Le SNUipp-FSU s’engage avec la profession dans son ensemble pour donner enfin les moyens à l’enseignement spécialisé de remplir ses missions.

Mission : formation
A la rentrée 2022, la formation des enseignant.es et la situation faite aux PEMF et CPC fait de nouveau l’actualité. Déploiement d’une énième réforme de la formation initiale, recrutement des listes complémentaires, de personnels sous contrat qu’il faut outiller dans l’urgence, mise en place des écoles académiques de la formation continue ou brouillage des missions avec l’intégration des CPC dans les évaluations d’école…
À la charge de travail déjà écrasante s’ajoute le renforcement du sentiment de perte de sens des métiers de la formation, quand le temps manque pour penser son travail ou quand la feuille de route institutionnelle des PEMF et CPC conduit au dévoiement de l’accompagnement des enseignant·es des écoles.
Face au renoncement ministériel pour une formation de qualité, le SNUipp-FSU porte la nécessaire reconnaissance de la professionnalité des formatrices et formateurs, l’allègement de leur charge de travail, mais aussi l’engagement à résister aux dispositifs qui les déportent de leur métier.

La fonction de Psychologue de l’éducation nationale ne fait plus recette.
Depuis quelque temps on observe une augmentation des démissions, des réorientations, des ruptures conventionnelles..., et lorsqu’on rencontre les PsyEN, on sent une lassitude. Bilans psychométriques à gogo, réunions inutiles et chronophages, injonctions contradictoires, rencontres avec les PE entre deux portes, fatigue dans les déplacements, synthèses RASED inexistantes ... Les PsyEN ne trouvent plus de sens aux missions qui leur sont dévolues.
En septembre 2022, seuls 126 stagiaires entreront en formation de PsyEN-EDA sur les 155 places ouvertes. 29 « places vides » à la rentrée dans les centres de formation viendront s’ajouter aux 7 de l’an dernier.
Par ailleurs, les PsyEN-EDA se sentent de plus en plus isolé·es, s’épuisent en déplacements mal remboursés et à réclamer des moyens de fonctionnement… Leurs secteurs sont redéployés chaque année, alors que la stabilité permet la connaissance des familles, des enfants, des enseignants, des partenaires extérieurs, la prise en compte des caractéristiques psycho-sociales du secteur.
Le ministère reste sourd aux revendications des PsyEN, et multiplie le recours aux non-titulaires, maintenant une inadéquation entre ouvertures de postes aux concours et besoins. Il est plus que temps que le MEN entame une réelle revalorisation de la fonction aussi bien en terme financier qu’en termes de conditions de travail.
Le SNUipp-FSU y travaille en demandant la création de collectifs de travail réunissant les PsyEN, en portant ces demandes et en favorisant les rencontres entre PsyEN et chercheurs notamment.

Les conceptions élitistes de l’école et de tri social chères à Jean Michel Blanquer n’ont eu de cesse pendant ce quinquennat de s’attaquer à l’adaptation scolaire.
L’inclusion scolaire devient un prétexte pour démanteler les RASED en faisant des PE y travaillant des personnels ressources éloigné·es des élèves. D’autre part, en annonçant 80 % de lits en moins dans les ESMS, les ARS imposent une inclusion non préparée aux collègues des classes ordinaires et les postes d’enseignant·es spécialisé·es sont amenés à disparaître.
Les ULIS collèges ne sont pas épargnées non plus avec des effectifs toujours plus nombreux, et les EGPA subissent eux aussi un désengagement du ministère. Pourtant, l’adaptation scolaire, spécificité de l’école publique française, remplit un rôle prépondérant dans la scolarisation des élèves en grande difficulté scolaire.
Au moment où sort un film caricatural sur les SEGPA, le ministère serait bien avisé de faire de l’adaptation scolaire une vraie priorité tant dans les moyens (départs en formation, ouvertures de structures …) que dans les conditions de travail (rénovation des ateliers, passage aux 18 heures ...).